De par sa position stratégique dans l’océan Indien, La Réunion bénéficie de nombreuses opportunités de développement et d’échanges économiques. Depuis 2013, Port Réunion accompagne cet effort de développement à l’échelle internationale grâce à son rôle de première porte d’entrée/sortie des marchandises sur le territoire. Depuis les premières installations inaugurées en 1886, des extensions successives lui permettent d’être aujourd’hui le premier port d’outre-mer mais aussi le deuxième port des régions ultrapériphériques européennes et la troisième base navale française. «Port Réunion est une infrastructure majeure pour le développement, l’approvisionnement et le rayonnement de l’île.»

Pour définir ses enjeux, le Port se dote tous les 5 ans d’un nouveau Projet Stratégique : une feuille de route constituant la base des ambitions à tenir. Avec un budget de 147 millions d’euros, «les points saillants du Projet Stratégique 2019-2023 sont d’incarner un port “rayonnant et responsable”». La notion de rayonnement était présente dès le premier Plan Stratégique et visait l’amélioration de la connectivité. Cette ambition a pu faire de Port Réunion un véritable «hub de l’océan Indien». Le défi étant maintenant que l’économie réunionnaise puisse «s’approprier cette connectivité» et en tirer avantage pour que l’île Bourbon se positionne comme principal accès sécuritaire vers l’Afrique. «La Réunion deviendrait un point d’ancrage intéressant pour des entreprises européennes qui souhaitent prospérer dans la zone océan Indien.»

Fin 2019, le bilan affichait 5,9 millions de tonnes de marchandises ayant transité par Port Réunion, représentant une hausse significative de 29 % entre 2014 et 2019. «Il faut comprendre le port comme un écosystème générateur de valeur.» Toujours dans cette démarche de rayonnement, à l’échelle du sud de l’océan Indien et en concertation avec l’association des îles Vanille, une étude menée en parallèle sur les différents ports de la zone identifie les actions à mener pour harmoniser les conditions d’accueil des croisières. Le but ? Montrer aux compagnies le potentiel de la zone, mais aussi ses limites, de sorte que les investissements entrepris soient cohérents avec les besoins.

Quant à la notion de “port responsable”, elle se traduit dans le Plan Stratégique par une «vocation à être un facilitateur pour le développement des énergies marines renouvelables». Il s’agira aussi d’accompagner efficacement tous les acteurs de la transition énergétique. Ainsi, Port Réunion devra, par exemple, anticiper l’importation prévisionnelle de 900 000 tonnes de biomasse d’ici 2022 en substitution des 600 000 tonnes de charbon actuelles.

La responsabilité environnementale implique aussi une meilleure gestion des déchets et la réduction des pollutions induites par une infrastructure telle que Port Réunion, même avec un trafic en augmentation. Ceci suppose des données fiables en amont qui permettent de déployer des solutions adaptées. S’agissant de la qualité de l’air, ces données seront collectées pour les besoins du port par ATMO Réunion.

En prévision d’une population dépassant le million d’habitants sur l’île en 2030, Port Réunion doit anticiper les conflits d’usage potentiels sur un foncier rare. «Dans notre rôle d’aménageur, il faudra optimiser l’occupation des espaces en facilitant la co-activité tout en préservant les ambitions environnementales et la qualité de vie des riverains.»

Un des projets phares qui illustre les interactions entre le développement industriel et Port Réunion est l’acquisition d’un dock flottant qui donnera un nouveau souffle au pôle de réparation navale. La Réunion est une île forte de ses initiatives, dont le rayonnement va de pair avec celui de Port Réunion. Ce dernier endosse le rôle d’un «catalyseur de projets» avec parmi ses missions, celle d’accueillir et de sécuriser les opérateurs qui souhaitent s’implanter sur l’île en vue de rebondir vers de nouveaux territoires de l’océan Indien